l'école, elle va pas loin. l'école, elle s'arrête aux enfants de 15 ans. elle m'intéresse. parfois, j'y vais, pour la sortie des classes. les enfants m'aiment bien. ils me donnent de leur goûter dégueulasse, et s'extasient devant la beauté de ma fourrure. je suis beau. je sais. la mairie, elle accueille la personne la plus paumée de cet endroit, le maire. il sait pas ce qu'il se passe en ce moment, comme tout le monde. sauf que lui, il a le devoir de rassurer les habitants. et le maire, il fait difficilement son boulot.

c'est un endroit que j'aime. c'est froid. c'est pas certain qu'ils connaissent le chauffage là dedans. mais justement, c'est bien. c'est frais. frais et humide. je suis norvégien moi aussi. c'est un climat qui me plaît. et puis, y'a rarement des gens qui viennent ici. beaucoup se disent respecter cet endroit, respecter le culte qui s'y produit. mais personne l'assume vraiment. sauf ceux qui bossent là. ah eux, ils y croient à tout ça. moi, je trouve juste ça frais. et beau. c'est probablement un des deux bâtiments les plus beaux, ici.

ah, le plaisir de se cacher dans les étagères et de se blottir entre les livres rigides et qui puent le vieux. quelle joie. mais si y'a bien un truc que je dois lui accorder, à cette bibliothèque, c'est qu'au niveau architecture, c'est un vrai chef d’œuvre. les gens y viennent pour lire, certains. mais la plupart juste pour contempler le bâtiments en lui même. y'en a même d'oslo parfois, des étudiants en art, qui viennent pour en faire des croquis. et parfois, je me pose devant, et j'observe. parce que moi aussi, j'aime les belles choses.

y'en a peu des habitations, dans l'allée principale. la plus grande demeure, c'est celle du maire. juste en face de la mairie. et y'en a deux trois autres, qui se battent en duel, dans l'allée. elles font un peu tâches dans le paysage. je suis pas le seul à le penser. c'est souvent un reproche que les gens font à cette grande allée. à ce genre de centre ville de village. et puis, sincèrement, habiter là, ça a vraiment rien de cool. ces gens là, parfois, je les plains.