(M) TONI MAHFUD :: C’est pas une veilleuse, c’est une lampe fluorescente Batman, c’est vintage.

Réalité :
Il est originaire d'autre part, il a jamais pu trop s'intégrer. Originaire, de nationalité d'autre part aussi. Il est arrivé, il était gosse, mais pas un bébé. Il avait eu le temps de s'intégrer avant, autre part. Alors changer de pays, passer du chaud au froid. Passer de majorité à minorité, il a eu du mal. Puis, il a rencontré des gens, comme lui. Des Norvégiens venant d'ailleurs, comme lui. Et il a aimé passer du temps avec lui. Il s'est ouvert à eux, progressivement. Et il a enfin accepté de poser ses valises, de rester. De créer sa vie dans le froid, un sourire aux lèvres, des basses dans les oreilles et une bague au doigt.

Rêve :
Il a des origines ouais, mais il est bel et bien Norvégien. D'Oslo, de la grande capitale. Il est riche. Sa famille, elle a des servants, elle a des cuisiniers. C'est pas sa mère qui l'a élevée, t'façon, sa mère elle s'est cassée quand son père s'est remariée. C'est pas l'autre non plus, qui l'a élevée, c'était une nounou. Mais il aimait pas ça, il avait l'impression d'être enfermé. Et un jour, y'a sa sœur qui lui a dit qu'elle partait pour les endroits plus froids du pays, il l'a suivi. Et il s'est mêlé au bordel qu'elle devait originellement régler. Il est devenu un de ces gamins, Norvégiens, se battant contre un groupe d'étrangers. Pas du racisme, non, surtout pas. Juste de la pure connerie de jeunes adultes en manque de testostérone.

asveig bøhn ft. zoe kravitz ::  Mari et femme la journée, amants amoureux, des étoiles dans les yeux, de la musique dans les oreilles, des fêtards en veux-tu en voilà. Mains liées contre l'adversité et la difficulté d'être différent dans une ville qu'aime pas forcément ça. Du désir dans les yeux, qui brûle, sans jamais sembler être rassasié. Puis des blocages récents. Parce qu'il y a des questionnements, parce qu'elle se sent perdues.
Frère et sœur la nuit, père identique, mères différentes. Riches gamins qu'avaient qu'une occupation, enfants : se haïr. Se haïr tout en s'aimant. Parce qu'il faut pouvoir compter sur quelqu'un dans ces moments de solitude. Parce que, même enfermés, faut savoir apprendre à se sociabiliser, et avoir quelqu'un pour le faire, c'est mieux. Puis y'a eu le départ. La liberté. La séparation.
La journée, elle sait plus quoi penser. Elle est pommée.
La journée, il la regarde se perde, arrivant pas à la rattraper.
misako aubry ft.  komatsu nana :: Elle, c'est juste la copine d'un pote, la journée. C'est juste cette fille que t'as vu trainer avec lui, que t'as vu l'embrasser à pleine bouche. C'est juste cette fille qui lui a briser le cœur en décidant de mettre fin à ses jours. C'est juste cette fille qu'a pas su être patiente. Autant l'avouer, c'est cette fille que tu portes pas dans ton cœur. Tu ne l'aimes pas. Elle te connait pas. Mais la journée, en ce moment, tu la sors plus de tes pensées.
La nuit, elle, c'est une des filles du clan d'en face. La provocatrice. Qu'elle provoque, qu'elle provoque. Elle drague, elle flirt. Elle est vulgaire, presque. Mais ça te plait. Ça te plait. Et toi, tu réponds pas. Tu sers la mâchoire, et tu te retiens. Parce qu'elle est bien loin de ton standard. Mais ça t'fait chier. Parce qu'elle est là, devant toi. Que tu pourrais l'attraper, la plaquer sur un arbre. Mais qu'tu le fais pas, non. Tu le feras pas. Parce qu'il y a ce fil invisible qui te retiens, pour une raison X ou Y. Mais ce fil, ce fil, il est pas assez solide. Vraiment pas assez.