c'est grâce à eux que cette ruelle est parfois pas si morbide qu'elle l'est normalement. très tard le soir, cela dit, c'est une autre affaire. parce que les gens sont saouls, qu'ils vomissent partout par terre et qu'ils se comportent parfois de façon un peu spéciales. les cafés, ils ouvrent le matin, servent à manger le midi et le soir, mais ferment à l'ouverture des bars. c'est un peu une passation de commerce. c'est ce qui garde la ruelle vivante. au moins un peu.

personne sait trop où ils vont ces escaliers avec ce signe "interdit" plaqué devant dont personne n'a rien à faire. enfin si, moi je sais, où ils vont. parce que moi, j'suis allé tout au bout des escaliers. déjà, ils descendent. et ils arrivent à un endroit auquel on s'attend pas forcément. c'est pas un truc de dingue, mais presque. en fait, ils entrent sous terre, un peu comme des escaliers de métro, et ils s'arrêtent à l'entrée d'une genre de grotte. j'suis jamais allé à l'intérieur hein, j'suis pas ce genre de chat hyper courageux. j'suis pas lâche hein, qu'on se comprenne. j'suis juste pas aussi courageux. mais si j'avais avancé, j'me serais retrouvée face à l'entrée de la grotte sur la falaise. je sais pas qui est au courant cela dit. vraiment pas.

c'est pas compliqué, dans la ruelle, y'a trois immeubles. un au fond, qui fait cul de sac, un sur le côté droit, un sur le côté gauche. un peu délabrés, un peu sombre, les pierres probablement un peu pourries. et les gens y habitent. à l'intérieur de ce que je pourrais sans honte appeler des taudis. mais j'imagine qu'ils aiment bien habiter là, puisqu'ils déménagent pas. et puis, au moins, c'est sûr que c'est convivial. parce que pour le coup, c'est pas des maisons, des vraiment des appartements voire des studios. et il parait même que les murs sont tellement fins que les habitants entendraient leurs voisins éternuer.